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« La commune de Lancy a dit NON à une autoroute qui la coupera en deux »

Intervention des Vert-e-s au Conseil municipal de Lancy

Alors que le plan climat cantonal indique la nécessité d’une baisse du trafic motorisé individuel de 40% à 50% d’ici 2030 et même à 80% d’ici 2050, le canton étudie aujourd’hui une infrastructure devisée à près de 140 millions. Plusieurs variantes ont été considérées, avant de privilégier l’une d’elle pour des raisons de capacité du carrefour, qui doit être délesté de 50% du trafic actuel. 50%, c’est l’objectif de baisse prévu pour 2030 ! Sans même parler de celui de 2050. Vous comprendrez dès lors notre circonspection face à ce projet, dont la mise en service, s’il n’y a aucun recours, interviendrait au plus tôt en 2029.

Une autre incohérence porte sur le fait de « fluidifier » le trafic, comme cela nous a été présenté. Il est de notoriété publique qu’une nouvelle offre de route crée un appel d’air. Mais ici, on nous explique qu’il ne s’agit en aucun cas d’augmenter la capacité, mais de le fluidifier. Et ce, sans qu’aucune mesure prévue dans ce sens ne soit intégrée en amont du projet. J’avoue avoir du mal à comprendre la différence ténue entre l’augmentation de capacité et la fluidification. Et il parait difficile d’imaginer que le nombre de véhicule resterait stable.

Mais laissons les chiffres et les incohérences de côté quelques instants.

  • Ce que demande notre résolution est que la réalité des communes suburbaines, pour autant qu’on puisse encore considérer que Lancy ne fait pas partie du centre urbain du canton, soit mieux intégrée au projet.
  • Ce que demande notre résolution est que la qualité de vie des lancéennes et lancéens actuel.le.s ou futur.e.s, tout comme la préservation de la nature environnante soient prises en compte, quelques soient les aménagements prévus.
  • Ce que demande notre résolution est que les infrastructures propres aux transports publics, qui constituent un élément capital dans la réduction des gaz à effets de serre liés à la mobilité, soient prioritaires sur le développement des axes destinés au transport individuel motorisé.
  • Ce que demande notre résolution est que si cette infrastructure s’avérait réellement nécessaire, ce dont, vous l’aurez compris, nous doutons quelque peu (et là je me permets de renvoyer aux chiffres), que des mesures soient mises en place pour réduire son impact en termes de bruit, de pollution et d’accessibilité. Nous demandons également des garanties pour éviter l’augmentation du trafic, améliorer la situation des transports publics et imaginer des solutions pour améliorer la qualité de vie pour les riverains et la nature environnante.
  • Ce que demande enfin notre résolution c’est que l’administration puisse s’interroger sur ses priorités au regard des nouvelles données imposées par l’urgence climatique, par le développement des lignes ferroviaires, par les nouvelles habitudes de télétravail…

Ainsi, cette résolution nous parait extrêmement raisonnable et pleine de bon sens. C’est pourquoi le groupe des Vertes et des Verts de Lancy soutiendra sans réserve sa résolution.

Non à une autoroute qui coupe Lancy en deux – Résolution acceptée par le Conseil municipal

Ce que demande cette résolution au Conseil administratif:

  1. d’entreprendre dans l’immédiat des mesures adaptées à même de réduire le bruit routier (murs anti-bruit, etc.) pour faire respecter les valeurs légales d’immission et envisager davantage de franchissements de mobilité douce (passerelles, par ex.) de la moyenne ceinture, pour atténuer son effet de coupure ;
  2. de ne pas considérer les communes suburbaines comme des déversoirs du trafic du canton et renoncer aux aménagements qui augmentent la capacité routière de la moyenne ceinture ;
  3. de prévoir des aménagements qui sont à même de réduire le trafic de transit non seulement au travers de la commune mais aussi sur la moyenne ceinture pour améliorer la qualité de vie des riverain-es de cet axe plutôt que de la diminuer ;
  4. de planifier des infrastructures propres à favoriser les transports publics et la mobilité douce sur ces axes, plutôt que d’augmenter les voies de circulation pour le transport individuel motorisé ;
  5. si la construction d’un tablier inférieur sous le Pont de Lancy s’avérait réellement nécessaire,
    1. de conditionner cet aménagement à une requalification complète des espaces publics en surface, au croisement de la route du Grand-Lancy, autour de l’église et de la place du Premier-Août, en vue d’une priorisation de la mobilité douce et des piétons en particulier.
    2. de s’assurer que le tablier inférieur soit totalement fermé et insonorisé pour éviter toute nuisance pour les riverain-es
  6. de s’assurer de la prise en compte des objectifs liés aux plans climat cantonal et communal.

Télécharger la résolution dans son intégralité (en format .pdf)….