Mathieu Petite

Lire l’intégralité de la motion discutée au Conseil municipal…

Nous consommons beaucoup de béton : pour construire des logements, des bureaux, des écoles, des maisons de quartier, des arrêts de tram, des espaces publics et bien d’autres objets indispensables à nos activités. Or, construire en béton émet beaucoup de carbone. On estime par exemple que la construction en tant que telle génère 6% du total des émissions du canton de Genève. C’est peu en regard des plus grands postes d’émission que sont la mobilité terrestre et aérienne et la consommation énergétique des bâtiments.

Mais il n’empêche que le potentiel d’amélioration est très grand s’agissant des impacts de la construction. Et on sait aussi que les GES ne sont qu’une partie du problème : l’acte de construire implique également l’extraction de matières premières, comme le sable ou le gravier, autant de ressources qui ne sont pas illimitées.

Pourtant, les solutions de matériaux de substitution sont à portée de main : bois, terre, béton de chanvre, paille, etc. Non seulement ces matériaux émettent bien moins de GES pour leur production que le béton mais certains ont aussi l’avantage de même séquestrer du carbone.

Le recyclage constitue également une option à privilégier : on recycle déjà du béton, mais on peut aussi réutiliser des éléments entiers sans les considérer comme des déchets et à la soumettre une opération complexe pour produire du béton. On parle ici de stratégie de réemploi ou d’économie circulaire

Mais, plus encore, plutôt que de songer à toujours construire du neuf, c’est au niveau de la réutilisation de matériaux en tant que telle, de la réaffectation de bâtiments existants qu’il faut travailler. C’est en somme aussi à l’ensemble du cycle de vie d’un bâtiment ou d’une infrastructure qu’il faut réfléchir pour lui permettre d’accueillir des usages multiples et qui changent avec le temps.

A fin 2021, le Grand Conseil a voté un article de la Loi sur les constructions et les installations consacré à la nécessité de minimiser l’empreinte carbone de toute construction dans le canton. Cette motion se veut complémentaire et elle estime que la commune de Lancy, qui connaît un fort développement, pourrait être exemplaire. La motion propose en effet d’ajouter des exigences fortes dans les appels d’offres publics, mais aussi, ce qui est plus novateur, de réfléchir, dans les projets qui impliquent la commune, à la mutualisation des espaces, à la réaffectation des bâtiments existants et à l’anticipation d’usages futurs des constructions.

Mesdames et Messieurs, notre commune doit aussi contribuer aux efforts de réduction des gaz à effet de serre et à la préservation des ressources de notre planète, comme elle s’y engage au travers du Plan climat que notre Conseil a voté il y a trois ans.

C’est pourquoi je vous remercie de réserver un bon accueil à cette motion.