Discours de Caroline Monod, présidente du Conseil municipal de Lancy depuis le 1er juin
Je voudrais tout d’abord commencer par remercier mon prédécesseur, Armando Couto pour l’important travail réalisé tout au long de l’année qui vient de s’écouler. J’ai pu me rendre compte à ses côtés que l’animation des débats n’est pas toujours un long fleuve tranquille. C’est avec une certaine émotion, sans doute un peu palpable, que je prends, ce soir, la place de Présidente du Conseil municipal de Lancy. Un peu d’appréhension probablement, devant l’utilisation de nouveaux outils, d’être face à mes pairs, de connaître un règlement que je dois appliquer et faire appliquer, mais surtout beaucoup de fierté.
Caroline Monod
De la fierté car c’est un tout petit bout d’histoire qui s’écrit ce soir. Sans prétention, mais tout de même… un symbole. En effet, pour la première fois, la Ville de Lancy sera représentée par deux femmes, dans les rôles de Maire et de Présidente du Conseil municipal. Corinne Gachet et Salima Moyard furent en effet les deux premières femmes élues au Conseil administratif de notre Ville. Quant à la Présidence, seule cinq femmes m’ont précédées dans ce rôle, sur les dizaines de personnes qui y ont accéder, et ce malgré les nombreuses représentantes féminines que nous avons pu compter au sein du Conseil municipal.
Je suis émue et heureuse d’en faire partie. D’avoir accepté cette charge participe, pour moi, à montrer à ma fille assise dans le public, que celles qui ont ouvert la voie avant nous rendent les rêves des femmes possibles, leurs ambitions accessibles, en politique ou ailleurs. Le genre n’est plus une limite, ou en tout cas ne devrait plus l’être. Et je souhaite que bien d’autres limites volent en éclats pour permettre à chacune et chacun de suivre le chemin qu’elle, il ou iel désire.
Et si je me tourne résolument vers l’avenir en regardant ma fille et en ayant une pensée pour toutes les femmes en devenir, permettez-moi de me retourner sur le passé quelques instants. J’ai assez récemment réalisé que si cette flamme d’égalité et de justice brûle en moi, c’est à ma Maman que je le dois. Une femme hors du commun, extra-ordinaire. Une femme forte à sa manière, non-conventionnelle. Elle le tient sans doute elle-même de ma Grand-mère. Une famille de femmes qui a dû s’affirmer. Mais au-delà des circonstances de vie qui « obligent », ce sont aussi des choix, une résilience incroyable que je veux saluer ce soir.
Mais pour en revenir à notre assemblée, il ne serait pas tout à fait correct, pour ma part, de parler d’un rêve.
Pendant les quatre années passées sur les bancs du collège de Staël ou dans mon premier appartement du chemin des Semailles, je ne me serais jamais imaginée ici. Tout d’abord parce que la vie politique n’était encore qu’une lointaine préoccupation. Voter bien évidemment, agir bien sûr, mais m’engager… je n’étais pas encore prête.
D’autre part, mon histoire familiale ne m’a longtemps pas permis de m’ancrer dans une commune.
Pourtant, lorsque je suis revenue m’installer ici en 2019, j’ai immédiatement ressenti quelque chose de spécial. J’étais « Bien à Lancy ». Une ville, qui malgré qu’elle devienne bientôt deuxième commune du canton en termes de nombre d’habitants, a su garder une âme, tout en évoluant. Un développement qui cherche avant tout à conserver la qualité de vie de ses habitants, même s’il est parfois tristement hérité du passé, admettons-le. Mais c’est une Ville également attentive à son environnement. En 2019, elle est par exemple devenue la première commune 100% bio de Suisse. Les efforts fournis par nos jardiniers communaux, en termes de recyclage et de créativité, illustrent également cette volonté. Par ailleurs, le plan Directeur communal, que notre Conseil a pu finaliser et qui fera l’objet d’un vote ce soir, mise notamment sur la durabilité, la transition écologique, et la stimulation de l’économie locale.
Ceci étant, notre Conseil va encore devoir relever de nombreux défis, en termes climatiques, environnementaux, sociaux ou énergétiques, pour que notre Ville continue d’évoluer en préservant ses richesses naturelles, culturelles et humaines, et garantisse ainsi une qualité de vie à long terme.
Et c’est avec toute la conviction qui fait ma force que je m’engage à diriger notre Conseil pour que nos débats y soient constructifs, respectueux, animés et enfin, je l’espère, fructueux.
Je nous souhaite donc une année pleine de sagesse, de choix éclairés et courageux, de consensus positifs… Vive l’égalité, vive la biodiversité, vive la sobriété, mais surtout vive la démocratie et vive Lancy !